Le président du groupe LR à la Métropole Eric Césari invite à « une nouvelle Métropole du Grand Paris » dans son dernier édito du site LR à la MGP. S’il se conclu par l’idée d’un défi immense, le défi n’en est pas moins immense de trouver des propositions nouvelles dans ce texte. (https://lesrepublicainsmetropole.fr/pour-une-nouvelle-metropole-du-grand-paris/)
Le Président Césari rappelle à juste titre que ce sont les villes et leurs Maires qui « structurent notre démocratie ». Un peu plus loin il affirme pourtant que « la Métropole est le cadre par excellence pour dépasser les rivalités territoriales. » S’agit-il de rivalités ou de différences politiques territoriales importantes ? Si on regarde par exemple les difficultés à voter un PMHH qui réponde aux besoins des habitant-es en construisant des logements dans toutes les villes de la Métropole, la droite métropolitaine et régionale n’est pas en rivalité avec la gauche, elle est opposée au logement social, elle refuse de répondre aux besoins en logements sociaux.
Ensuite, entre deux points de vue il faut choisir. Où la Métropole devient un lieu de d’échanges et de réalisations sur la base du consensus entre les collectivités territoriales et les syndicats de coopérations, comme nous le suggérons avec la création du Syndicat Mixte de Coopération. La Métropole n’ayant qu’un nombre restreint de compétences, la lutte contre les pollutions et la prévention des inondations. Ou bien la Métropole est intégrée et c’est la fin de la démocratie locale. Le Président Césari semble ne pas choisir, en fait, il laisse la porte ouverte à une Métropole intégrée.
Cette valse-hésitation reflète bien les tiraillements qui existent dans son groupe. Les hyper intégrationnistes sont minoritaires mais bruyants, ceux qui sont pour le maintien d’une Métropole des Maires sont nombreux mais plus silencieux.
Si on ne peut qu’être d’accord pour organiser une grande consultation sur l’avenir de la Métropole, avec les acteurs cités par Monsieur Césari, j’y ajouterai les organisations syndicales professionnelles et les syndicats de coopération intercommunaux. Par ailleurs, une réflexion transpartisane existe d’ores et déjà, elle a lieu dans le cadre de l’AMIF suite à ma demande après la disparition du Forum métropolitain qui jouait ce rôle.
En revanche l’appel au Président de la République pour « dépasser l’âpre défense des intérêts particuliers, la peur du changement, la frilosité des administrations… » comme le propose le Président du groupe LR m’apparaît hors de propos. La situation politique actuelle, dans laquelle le Président a une responsabilité énorme, lui enlève toute autorité pour faire une réforme de cette ampleur. Qui a encore confiance en ce président à part le patronat?
Il s’agit là certainement d’un reste de l’attachement à la fonction présidentielle dans le cadre de la 5eme république comme le veut la tradition gaulliste, mais aujourd’hui hors du temps. Nous préférons la démocratie parlementaire couplée à l’intervention citoyenne pour décider des grands enjeux.
Nous souhaitons que dans le cadre des municipales le débat sur l’avenir de la Métropole ait lieu. Encore faut-il que chacun et chacun donne sa position, son choix entre la commune comme base fondatrice et autonome du bloc communal se développant sur le principe de la subsidiarité ou le transfère important de compétences sur une centralité métropolitaine et des communes moins autonomes?
Le groupe Front de gauche et citoyen-nes est le seul groupe de la Métropole du Grand Paris a avoir publié ses propositions pour transformer la MGP. Nous préfèrerons toujours que les citoyen.n.e.s et les élu.e.s se saisissent de cette question plutôt que de s’en remettre à « un sauveur suprême » fusse t’il l’actuel Président de la République.
Le 7 mars 2025,
Patrice Leclerc, Président du groupe Front de gauche et citoyen-nes